Goncourt : Prix Goncourt 1921

À propos

Le grand chef Batouala ne peut plus dormir comme avant dans la quiétude de la haute brousse. Qu'est-ce qui l'empêche de rejoindre "le doux feu intérieur du sommeil" ? Sa paresse est troublée par un souci majeur : pourquoi la rumeur répète-t-elle que l'homme blanc accable l'homme noir et le traite moins bien que son chien ? Pourra-t-il encore vivre heureux au bord du grand fleuve Nioubangui ? "Batouala" est le premier roman "nègre" écrit par un "nègre". Son auteur, un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies, soulève, en cette année 1921, un vent de scandale, mais reçoit pourtant, cette même année, le prix Goncourt. La lecture de ce roman et de son impérative préface permettra aux élèves de comprendre le contexte dans lequel ont pu naître une telle oeuvre et un tel paradoxe. Elle leur permettra aussi de découvrir un des premiers textes de la "négritude", mouvement littéraire et artistique du XXe siècle, qui entraîna l'émergence d'une culture noire et de sa conscience.


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  • Auteur(s)

    René Maran

  • Éditeur

    Magnard

  • Distributeur

    Dilisco

  • Date de parution

    30/08/2002

  • Collection

    Classiques & Contemporains

  • EAN

    9782210754508

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    208 Pages

  • Longueur

    18 cm

  • Largeur

    13 cm

  • Épaisseur

    1.2 cm

  • Poids

    178 g

  • Support principal

    Poche

Infos supplémentaires : Broché  

René Maran

René Maran (1887-1960) remporte le 1er Prix Goncourt attribué à un noir en 1921 avec son livre intitulé " Batouala ". Aîné d'Aimé Césaire (1913-2008), homme de lettres Martiniquais, et de Léopold Sédar Senghor
(1906-2001), poète, écrivain et homme politique sénégalais, René Maran demeure le grand oublié de cette littérature Antillaise que l'on nomme aujourd'hui " francophone ". Alors que Léopold-Sédar Senghor en a lui-
même fait le " précurseur de la négritude ".
Fidèle corps et âme à la France (il voudra même s'engager dans l'armée lors de la première guerre mondiale), il n'en demeure pas moins critique du système colonial, système qui empêcha son père d'obtenir la Légion
d'honneur. Sa fonction d'administrateur des colonies le met dans une position délicate : il se doit de servir son pays qu'il chérit tant, mais ne peut s'empêcher de se sentir solidaire des peuples d'Afrique équatoriale française. Ce sentiment de double appartenance sera cristallisé dans son roman Un homme pareil aux autres.
Batouala, roman qu'il juge " trop noir et non-européen " pour les Français le fera connaître, et déclenchera un vent de scandale notamment auprès des responsables de l'administration coloniale qui interdit la diffusion du
livre en Afrique (Maran sera contraint de démissionner de son poste). La préface constitue en effet une véritable diatribe contre le système colonial puisque Maran s'attaque de manière directe à la façon dont l'administration coloniale gère ses territoires de l'Afrique Équatoriale Française. La corruption de cette administration coloniale - que Marguerite Duras dénoncera également en parlant de l'Indochine - s'accompagne de débordements en tout genre de la part des hauts fonctionnaires. Ces débordements, surtout causés par les abus d'alcool, seront justifiés
par la fameuse " mission civilisatrice " de la France que Maran attaque de plein fouet, racontant dans cette préface que les villages concernés sont peu à peu pillés et dépeuplés.

René Maran mourra en France le 9 mai 1960, laissant derrière lui une oeuvre inspirée du naturalisme à la Balzac,
mais qui emprunte également des rythmes de l'Afrique qu'il a tant aimée.

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